Cette activité se pratique en atelier, idéalement dans une salle de motricité.
L’objectif est de pouvoir réfléchir avec les élèves autour de l’émotion de la peur, ses manifestations et répercussions.
C’est pourquoi partir d’une histoire est un bon moyen de débuter la séance et de garder le contenu du récit comme fil conducteur de l’atelier.
Sommaire
1. Vivre ensemble : lecture d’une philo-fable
Mettez les élèves en cercle au sol en position de tailleur/lotus ou toute posture agréable pour eux, tant qu’ils sont attentifs.
Racontez-leur cette histoire :
Bucéphale et Alexandre
Histoire antique racontée par le philosophe français Alain dans « Propos sur le bonheur »
Bucéphale était un cheval d’une très grande beauté, mais aucun cavalier ne pouvait le monter.
Il était terriblement nerveux, ruait, se cabrait et finissait par désarçonner tout cavalier imprudent.
Aussi, tous disaient de lui que c’était un cheval méchant et agressif.
Mais lorsqu’on amena Buchéphale à Alexandre le Grand, celui-ci se garda bien de porter tout jugement sur lui.
Il examina longtemps l’attitude du cheval et découvrit qu’elle avait tout simplement peur de son ombre.
Il tourna donc la tête de Bucéphale vers le soleil et, en la maintenant dans cette direction, il put le rassurer, l’amadouer… et bientôt monter le cheval.
Laissez spontanément venir les réactions des élèves, demandez-leur ce qu’ils ont compris et à leur tour de dire comment se manifeste chez eux la peur (physiquement ou autre).
Faites-leur remarquer que si le cheval est violent c’est parce qu’il a peur et peut-être que lorsque quelqu’un est agressif, nous pourrions chercher à savoir ce qui le blesse plutôt que de lui renvoyer une mauvaise image de lui-même.
2. Éliminer les tensions : exercice de la douche
C’est le moment de se lever, demandez aux enfants de se frotter toutes les parties du corps comme s’ils étaient sous la douche, des pieds au sommet du crâne.
3. Se mettre en bonne posture : des postures pour travailler son ancrage et son assurance
4. Bien respirer : à deux
Retrouvez le cercle du départ, les élèves sont en lotus/ tailleur. Demandez-leur de se mettre par deux et de se montrer le dos (un élève est face au dos de l’autre), le premier pose ses mains sur les épaules de son camarade et vous l’invitez à fermer les yeux et à sentir les épaules de celui-ci se soulever à l’inspire et s’abaisser légèrement à l’expire.
Inventez-les à trouver le même tempo de respiration si c’est possible. Deux minutes… puis on change, c’est chacun son tour ! Si les deux élèves ferment les yeux et restent concentrés, ils pourraient se reconnaître dans leurs souffles mutuels. Mettez une musique douce pour les aider à être attentifs. « Alaska » de Sofiane Pamart par exemple.
5. Savoir se relaxer : changer de regard
La fin de la séance approche, demandez-leur de s’allonger au sol, les bras le long du corps et de sentir les points de contact de leur corps avec le tapis ou le sol.
Nommez ces parties : talons et sol, mollets et sol, fessiers et sol, haut du dos et sol, arrières des bras et sol, épaules et sol puis arrière de la tête et sol.
La respiration reste naturelle, invitez-les à observer, yeux fermés, comme leur ventre se soulève et s’abaisse. Comme tout à l’heure avec les épaules de leur camarade.
Puis demandez-leur de visualiser la scène que vous leur suggérer. Lisez lentement.
Laissez une mini-pause après chaque phrase pour qu’ils aient le temps de fixer l’image dans leur tête.
« Souviens-toi maintenant de Bucéphale, le cheval de notre histoire qui avait peur de son ombre.
Imagine-le dans un pré verdoyant.
Le soleil brille dans le ciel bleu. Tu entends les oiseaux dans le ciel.
Tu t’approches de lui tout doucement.
Tu avances vers lui pas à pas très lentement.
Tu lui souris.
Mais de peur, il recule d’un pas ; tu tentes de le rassurer en restant très calme.
Ta main tendue vers lui, tu veux le rassurer.
Et ça marche.
Bucéphale ne bouge plus et baisse légèrement la tête pour que tu puisses le caresser.
Garde ce sentiment agréable d’avoir rassuré Bucéphale, de l’avoir aidé à apprivoiser sa peur.
Puis efface toutes ces images.
En gardant les yeux fermés, souviens-toi du lieu où tu te trouves.
Écoute le bruit de l’air qui passe dans tes narines.
Et puis doucement tu peux bouger tes doigts, tes orteils, t’étirer, te tourner sur le côté.
Ce qui te fait envie.
La séance se termine, on se retrouve en position assise. »